vendredi 3 mai 2013

À propos de Sylvie Nicolas


LAPIN-CHAGRIN ET LES JOURS D’ELKO[1]

 Sylvie Nicolas[2]

illustrations Marion Arbona

d’après le récit d’un coiffeur bosniaque Nermin Grbic

 

Cette histoire vue par les yeux d’un enfant m’a émue et en touchera plus d’un. En effet, les phrases innocentes de Nerko[3] sur la guerre nous font réfléchir sur la répercussion de cette horreur dans la vie des enfants. Seront-ils les mêmes plus tard, après avoir connu cette tragédie ?
Lapin-chagrin réconforte Nerko attristé par ce qu’il laisse derrière lui.  Lapin-Chagrin avale toute la vie passée du garçon, les larmes de la guerre, ses souvenirs. L’animal aux doux poils et douces teintes le réconforte et l’aide à surmonter ses peurs. À la fin, il est devenu géant et représente tout ce que Nerko et sa famille ont laissé derrière eux. Il montre que bien des gens doivent presque tout abandonner pour survivre à la guerre.
           Une histoire poignante et qui fait réfléchir avec un beau texte qui contraste avec l’horreur des bombes, des incendies, des poubelles et camps de réfugiés. L’auteure a su se mettre dans la peau d’un enfant et nous permet ainsi de vivre les diverses émotions du personnage.

Marie Rivière, classe de 5Ième
Collège Stanislas, Québec



[1] Album, Éditions Trampoline, Collection "trouvailles", 2011.
[2] Sylvie Nicolas est aussi l’auteure de L’enfant qui tissait des tapis et de Pied-de-Puce.
[3] Surnom de Nerkim
 
« Aucun mot n’est tenu au miracle… »[1]
 
J’aime la voix de SYLVIE NICOLAS, ses mots qui portent, transportent, déportent et son petit chapeau leur sert de refuge. Elle qui nous raconte son parcours dans l’étrange territoire de l’écriture. Femme de théâtre, romancière, traductrice, poète mais surtout femme de parole. Celle qui se rappelle l’intimité douce et partagée du lit et de la chaise berçante ; celle qui évoque la beauté d’un ciel d’orage et le deuil d’un être aimé ; celle encore qui parle aux enfants d’un lapin[2] qui grossit à mesure que la mémoire remonte à la surface, que les souvenirs douloureux sont avalés. Sylvie Nicolas, ai-je lu, rêvait de devenir missionnaire, médecin de brousse, magicienne. Elle est un peu de tout cela puisqu’elle sait nous amener vers le cœur fragile des choses, soigner nos blessures et parfois nous faire rire de l’agitation inutile qui sévit à travers le monde.
Il faut durer ou vivre suffisamment longtemps pour peser l’impesable, le temps. Partager quand c’est heureux nos mots et ceux des autres. Essayer de comprendre la parcelle secrète et différente de nos compagnons de route, essayer de saisir ce qui les rend si unique, leur rire, leur geste, la couleur de leur peau, le goût de leur baiser et le plus fort, le plus ardu leur souffrance. Généreuse, Sylvie Nicolas aide les Autres à vivre car elle se soucie d’annoncer les messages de joie, d’espoir et d’amour comme ceux d’affliction, de douleur et d’abandon.
Fabienne Roitel
 

[1] Dernière phrase lue, tirée d'une lecture faite à la Librairie La Liberté, Printemps des Poètes 2013.
[2] Lapin-Chagrin et les jours d’Elko, Album, Éditions Trampoline, Collection "Trouvailles", 2011.